Vous avez toujours voulu savoir ce qui se cache derrière un pot à bonsai fait main sans jamais avoir osé le demander ? Je vais donc vous présenter la face cachée de mon travail, mais également ce qui me motive à continuer et à toujours être plus créatif.
Tout commence par le travail de la terre
Lorsque vous regardez une poterie bonsai il faut s'imaginer que c'est l'aboutissement d'un long travail pour créer une céramique. Il faut d'abord manipuler l'argile, lui donner progressivement une forme, pour donner vie à au pot. Mais ce n'est pas un simple processus de moulage à partir de bandes de terre qui sont collées les unes aux autres. C'est bien plus que cela.
J'accorde en effet une grande importance aux détails et notamment à la texture. Je sais très bien faire une poterie lisse qui sublimera un érable, mais j'avoue que ce qui me passionne également c'est cette recherche de texture, amener du grain, de la patine à un pot. C'est certainement ce qui différencie également une poterie artisanale d'une production en série.
Une fois que la forme est définie, j'ajoute les pieds, je perce les trous de drainage ainsi que pour les fils de fixation. La poterie doit alors sécher plusieurs jours avant de passer à l'étape la plus passionnante : le choix de la couleur et des émaux.
La recherche des émaux
Certains potiers bonsai utilisent des émaux tout prêts que l'on trouve dans des magasins spécialisés. Cela leur permet d'aller plus vite et d'avoir un rendu comparable pour leurs pots. C'est une façon très louable de faire mais ce n'est pas la voie que j'ai choisie.
Lorsque je me suis lancé dans la poterie bonsai, c'était avec cette idée de ne pas copier les autres, de ne pas prendre des recettes toutes trouvées sur le net, mais être innovateur, créatif et bosser mes propres formules. Une grande partie de mon travail, que personne ne voit, est la préparation de petits carreaux de test. Les émaux sont choisis, pesés au 1/100°, mélangés puis passent au four.
Lorsque je recherche une couleur et un effet en particulier, je fais donc différents essais pour trouver la bonne formule. Cela peut prendre du temps et pour certains pots bonsai que vous voyez dans mon catalogue, cela représente parfois 4 séries de 9 carreaux avant de trouver le bon mélange. Cela représente quelques heures à se creuser la tête, mais quand on aime on ne compte pas !
Ce n'est pas seulement le fait d'émailler qui prend du temps, mais faire les bons choix de texture pour chaque pot qui apporte un petit plus.
Peut-on tout faire en émail ? Je serais tenté de dire oui, mais ce n'est pas forcément le cas. Cristaux, craquelures, coulures, tout se fait, tout se réalise, mais il y a des teintes vives qui sont difficiles à obtenir. Un jaune poussin ou un rouge ferrari seront des coloris obtenus avec des colorants de masse, et pour cela il y a des émaux prêts à l'emploi. Ce que je préfère avant tout c'est ce plaisir de recherche ; l'imagination est sans limite et sans plaisir, il n'y a pas de beauté.
